Le travail hybride, ou l’alliance du présentiel et du télétravail, s’impose de plus en plus comme la norme en entreprise. Cette tendance, qui a pris de l’ampleur suite aux confinements, soulève plusieurs questions sur les meilleures pratiques pour rendre ce mode de travail plus efficace. De récentes études permettent de mieux comprendre les enjeux de cette révolution, qui va demander une sérieuse montée en compétence pour de nombreux managers.

Ce qu'il faut retenir :

  • Le travail hybride, qui combine le présentiel et le télétravail, est de plus en plus répandu en entreprise.
  • Des études montrent que le travail à distance peut avoir des avantages tels qu'une meilleure conciliation entre vie privée et vie professionnelle, mais aussi des défis en termes de créativité, de productivité et de bien-être des salariés.
  • Certaines tâches sont plus adaptées au télétravail que d'autres, ce qui souligne la nécessité pour les organisations de prendre en compte ces différences pour réussir leur transition vers un modèle hybride.
  • Des écarts importants sont observés entre les individus en termes de productivité et de bien-être en télétravail, soulignant ainsi l'importance de l'adaptation aux besoins de chaque équipe et de chaque individu.
  • Les managers doivent repenser leurs méthodes de travail en se concentrant sur les tâches à accomplir et en adaptant leurs pratiques aux besoins individuels, afin de tirer le meilleur parti du modèle hybride.

Les atouts et les faiblesses du travail à distance

Le travail hybride présente de nombreux avantages, comme une meilleure conciliation entre vie privée et vie professionnelle, ou encore la possibilité de travailler dans un environnement calme et propice à la concentration. Cependant, il existe également des défis à relever, notamment en matière de créativité, de productivité et de bien-être des salariés.

Une étude publiée dans Nature par Melanie Brooks et Jeff Hanley a montré que les équipes travaillant à distance en vidéoconférence génèrent moins d’idées que celles travaillant en présentiel. En revanche, quand il s’agit de sélectionner les meilleures idées parmi celles proposées, les équipes à distance font aussi bien, voire mieux, que les équipes physiques.

Cela illustre un principe essentiel : les effets du télétravail doivent être analysés tâche par tâche. Certaines sont téléfragiles et résistent mal à la distance (comme la génération d’idées), tandis que d’autres sont télérobustes et peuvent très bien se faire à distance, voire mieux (comme la sélection d’idées). Les organisations doivent donc être conscientes de ces différences pour réussir leur transition vers un modèle hybride.

Des écarts importants entre individus

Une autre étude, menée par Thomas Rouler et publiée dans la MIT Sloan Management Review, s’est intéressée à la productivité et au bien-être des salariés en télétravail. En moyenne, le travail à distance accroît la productivité, contrairement aux craintes de certains managers. Cependant, ce gain se fait souvent au détriment du bien-être, principalement en raison de l’érosion des frontières entre vie privée et vie professionnelle.

Cette étude révèle également d’importantes différences entre les individus : certains travaillent plus, d’autres moins ; certains apprécient le calme et la concentration, d’autres se désengagent ; les jeunes salariés ne réagissent pas de la même manière que les plus anciens, etc. Cela amène à un autre principe crucial : il n’y a pas de modèle unique qui fonctionne pour tous en matière de télétravail.

Les entreprises doivent bien sûr fixer un cadre et signer des accords de télétravail avec les syndicats, mais elles doivent également être capables de s’adapter à chaque équipe, voire à chaque individu, pour réussir leur transition vers un modèle hybride. Ce principe d’adaptation doit être au cœur de leurs réflexions et de leurs pratiques managériales.

Réinventer les méthodes de management

Face à ces défis, les managers vont devoir repenser de fond en comble leurs méthodes de travail pour tirer le meilleur parti du modèle hybride. Deux grands axes se dessinent : s’organiser autour des tâches et s’adapter aux individus.

S’organiser autour des tâches

Plutôt que de s’enfermer dans des ensembles de fonctions ou de départements, les organisations doivent se concentrer sur les tâches à accomplir. Cela implique de bien identifier celles qui sont téléfragiles et celles qui sont télérobustes, afin d’organiser le travail en conséquence. Un véritable travail de réflexion et d’organisation s’impose, tant au niveau stratégique qu’opérationnel.

S’adapter aux individus

Le management doit également être à l’écoute des besoins et des attentes de chacun. Il est essentiel de trouver des solutions personnalisées pour que chaque salarié puisse travailler dans les meilleures conditions, tout en préservant son bien-être. Cela passe notamment par des pratiques managériales plus attentives, un dialogue constant et une flexibilité accrue.

Un enjeu majeur pour les entreprises

Le travail hybride représente un enjeu majeur pour les organisations, qui doivent impérativement accompagner cette transformation si elles ne veulent pas se laisser distancer. La clé du succès réside dans la capacité à adapter les méthodes de management et à adopter une approche centrée sur les tâches et les individus.

En somme, le travail hybride met en lumière un nouveau défi pour les managers : trouver le juste équilibre entre les impératifs de productivité et les besoins des salariés. Cette révolution n’en est qu’à ses débuts, et les entreprises qui sauront s’y adapter seront celles qui prospéreront dans les années à venir.

Le travail hybride s’impose comme une réalité incontournable. Les organisations qui sauront en tirer parti en adaptant leurs méthodes de management et en mettant l’humain au centre de leurs préoccupations seront celles qui réussiront à relever les défis posés par cette révolution en marche.